Le groupe ADP et sa filiale, l’opérateur Telecom pour entreprises, Hub One se sont vu accorder une licence par l’Arcep pour le déploiement, courant 2020, de réseau 4G et 5G à Charles-de-Gaulle, Orly et au Bourget. Les trois principaux aéroports franciliens bénéficieront ainsi des meilleurs débits internet et services tout comme les professionnels installés sur leurs sites. Comme ceux de la compagnie aérienne Air France.
Dans une interview accordée à TOM.travel, Guillaume de Lavallade, CEO de Hub One, dévoile la feuille de route et les enjeux de ce déploiement.
« Quelques mises à jour des équipements suffiront à assurer la bascule vers la 5G »
Selon le dirigeant, le déploiement du réseau 4G/5G doit s’effectuer sur deux ans et de manière progressive. Hub One va d’abord exploiter les fréquences en 4G, mais sur un réseau déjà prêt pour la 5G. Puis ce réseau basculera définitivement dans la cinquième génération dès lors que l’écosystème sera mature. Cette douce transition concerne à la fois l’infrastructure interne et externe des aéroports. « La couverture extérieure sera terminée fin 2020 et nous prévoyons d’achever l’installation à l’intérieur des bâtiments fin 2021 », a annoncé Guillaume de Lavallade.
Ce passage de la 4G à la 5G se pliera à quelques contraintes qui peuvent proroger le temps d’exécution des travaux. Il s’agit des fréquences attribuées, l’infrastructure réseau en cours de déploiement et les terminaux, qui peuvent revenir très chers. Mais dans l’ensemble, la bascule ne devrait pas poser de difficultés techniques. Pour être plus exacts, nous sommes actuellement dans la « 4,8 G ». Ainsi, « après avoir bénéficié des innovations, quelques mises à jour des équipements suffiront à assurer la bascule vers la 5G », estime le CEO de Hub One.
Un réseau à destination des professionnels
Le déploiement du réseau 4G/5G profitera essentiellement aux 120 000 employés des aéroports de Roissy, d’Orly et du Bourget. « L’enjeu est d’assurer la transformation digitale des métiers de l’aéroport pour gagner en performance opérationnelle, à l’heure où le trafic aérien ne cesse de croître. Le réseau 4G va permettre de mettre fin par exemple à la problématique d’interférences générées dans les sous-sols des aéroports où se trouvent les trieurs bagages. Dans un même registre, cela va faciliter les communications entre les boutiques de l’aéroport et le sous-sol dans lequel se trouvent les stocks afin d’optimiser les réassorts », énumère Guillaume de Lavallade.
Ce n’est pas tout. Le passage à la 5G va accélérer le partage d’informations pour améliorer les tâches en temps réel en situation de mobilité. Ainsi, « les compagnies aériennes vont pouvoir optimiser toutes les tâches chronométrées qui se succèdent après l’atterrissage d’un avion : le réassort de la nourriture, la vérification du train avant ou encore la gestion des bagages », explique le directeur général. Enfin, la 4G/5G va accélérer le chargement et le déchargement des données lors du parking de l’avion sur le tarmac et améliorer la traçabilité des bagages des voyageurs.
Qu’en est-il de la cybersécurité ?
Bien sûr, il se posera la question de la sécurisation des données. Sur ce point, Guillaume de Lavallade se veut rassurant. Tout sera encadré par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) qui se charge d’approuver les équipements fiables du marché. « Nous suivons leurs recommandations dans le choix de nos prestataires et nous déploierons uniquement les équipements certifiés », a-t-il indiqué.